Bouteille de la marque de boisson Perrier dans un café à Paris
Le tribunal judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine) a rejeté mardi les requêtes de l'UFC-Que Choisir qui visaient notamment à interdire la commercialisation de la marque d'eau Perrier, propriété du géant suisse de l'agroalimentaire Nestlé.
Dans son jugement, le tribunal indique que "les demandes sont irrecevables à l'égard de la société Nestle Waters faute de qualité à défendre" et qu'il n'y a pas "lieu à référé sur la demande d'interdiction de mise sur le marché et de commercialisation des eaux Perrier issues de sites gardois étiquetées 'eau minérale naturelle'".
La procédure avait été lancée par l'UFC-Que Choisir qui dénonce l'appellation "eau minérale naturelle" de Perrier, estimant qu'il y a tromperie auprès des consommateurs.
L'association de consommateurs estime que la microfiltration utilisée par Nestlé sur ses eaux fait que celles-ci ne peuvent plus prétendre à l'appellation "eau minérale naturelle".
Un porte-parole de Nestlé Waters & Premium Beverages, qui produit en France les eaux Perrier, Vittel, Contrex ou encore Hépar, avait dit avant la décision de justice "contester fermement toutes les demandes de l’UFC-Que Choisir".
Face au tollé, le groupe a adopté par la suite un système de microfiltration à 0,2 micron pour ses marques Perrier, Contrex et Hépar. Mais ce système a dû être retiré à la demande des autorités locales qui ont considéré qu'il ne satisfaisait pas aux exigences requises pour l’emploi de la dénomination "eau minérale naturelle".
Nestlé applique désormais une microfiltration à 0,45 micron, déjà utilisé pour ses bouteilles Vittel, dont il attend une approbation par les autorités locales.
Le groupe fait valoir qu'il a informé les consommateurs dans le cadre d'une campagne de communication que ses eaux sont "susceptibles de ne pas constituer" des eaux minérales naturelles, "selon l’analyse par l’Etat de leur taille de microfiltration".
Pour l’UFC-Que Choisir, l'utilisation d'un système de microfiltration par Nestlé constitue une "fausse sécurisation" de la qualité de ses produits.
"Nestlé a eu recours, et continue de recourir à ce jour, à des traitements illicites pour cette catégorie d’eau", avait dénoncé l'association lors de l'annonce de son action en justice.
(Rédigé par Blandine Hénault et Kate ENtringer, avec la contribution de Dominique Patton,)

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